Améliorer la gouvernance des paraprofessionnels vétérinaires pour protéger les moyens de subsistance dans les zones rurales

Cette semaine, à l'occasion de la 23e Conférence de Commission régionale de l'OIE pour l'Afrique, les Délégués représentant 40 pays d'Afrique ont réaffirmé l'importance régionale des paraprofessionnels vétérinaires (PPV) dans la surveillance, la prévention et le contrôle des maladies animales. Les résultats d'une récente étude, menée auprès des 54 membres de l'OIE de la région Afrique ont été révélés, indiquant les nombreux obstacles que les PPV rencontrent et soulignant l'importance d'une bonne gouvernance pour garantir la continuité de leurs services qui revêtent une grande importance pour la communauté.

©OIE/M. Cyrille Nka

Paris, le 1er mars 2019 – L’impact croissant des maladies animales sur la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance et la santé publique, a rendu encore plus essentielle l’existence d’un réseau vétérinaire aussi solide que bien formé au niveau mondial. Cependant, dans certaines parties du monde, en particulier sur le continent africain, le nombre de vétérinaires et les ressources humaines sont limités, et en raison de facteurs socio-culturels, les Services vétérinaires n’accèdent que peu ou pas à de nombreuses zones rurales.

Depuis des décennies, les paraprofessionnels vétérinaires (PPV) fournissent un service de santé et de bien-être animal indispensable et abordable à l’immense majorité de ces communautés africaines. Ils apportent de ce fait, une contribution vitale au travail des Services vétérinaires. Leur soutien aux vétérinaires dans la surveillance et le contrôle des maladies a permis l’éradication mondiale de la peste bovine, une terrible maladie affectant le bétail et semant famine et pauvreté à travers le continent. Aujourd’hui, de nombreuses actions de contrôle et d’éradication des maladies, telles que l’actuelle stratégie mondiale pour le contrôle et l’éradication de la peste des petits ruminants (PPR), dépendent de la disponibilité de PPV compétents pouvant garantir la bonne mise en œuvre et l’exécution sur le terrain des stratégies de contrôle afin de couvrir les territoires nationaux dans leur ensemble.

À l’occasion de la 23e Conférence de la Commission régionale de l’OIE pour l’Afrique, qui s’est tenue à Hammamet, en Tunisie, du 25 février au 1er mars 2019, les résultats d’une enquête1  intitulée « Paraprofessionnels Vétérinaires : Gouvernance et rôle dans l’amélioration de la santé et du bien-être animal en Afrique », ont été présentés. Ces conclusions montrent que l’ensemble des 45 pays répondants considèrent le rôle des PPV comme « très important » ou « important ». Cependant, en remplissant cette mission si nécessaire à la communauté, les PPV rencontrent de nombreux obstacles, comprenant (sans toutefois s’y limiter) le manque d’opportunités professionnelles, de ressources et de formation continue ainsi qu’un soutien et une reconnaissance inadaptés de la part des Autorités vétérinaires. Parmi tous ces défis, les possibilités de formation continue et l’amélioration des programmes d’enseignement (98 %), ainsi que l’existence d’un cadre règlementaire (80 %) ont été considérées comme les prérequis les plus importants pour améliorer des contributions des VVP par presque tous les pays sondés.

Consciente de ces besoins, l’OIE a créé en 2016 un groupe ad hoc dédié aux paraprofessionnels vétérinaires afin d’identifier les compétences recherchées à inclure dans un modèle de programme d’enseignement. De plus, le Sixième plan stratégique de l’OIE établi pour la période 2016-2020, s’engage à mieux définir leur rôle, y compris en termes de programmes d’enseignement et de formation.

Cela a constitué un grand pas en avant dans le domaine du renforcement des Services vétérinaires nationaux, étant donné que, d’après le Code terrestre de l’OIE, un PPV « désigne une personne qui est habilitée par l’organisme statutaire vétérinaire à exécuter, sur le territoire d’un pays, certaines tâches qui lui sont confiées (qui dépendent de la catégorie de paraprofessionnels vétérinaires à laquelle cette personne appartient), sous la responsabilité et la supervision d’un vétérinaire. Les tâches qui peuvent être confiées à chaque catégorie de paraprofessionnels vétérinaires doivent être définies par l’organisme statutaire vétérinaire en fonction des qualifications et de la formation des personnes concernées et selon les besoins ». 

L’élaboration des Recommandations de l’OIE sur les compétences des paraprofessionnels vétérinaires visant à harmoniser les compétences essentielles de ces professionnels, conformément aux Normes internationales et aux recommandations de l’OIE, est un exemple de l’engagement de l’Organisation sur ce sujet. L’OIE encourage les pays à mettre en œuvres ces recommandations afin de garantir que le rôle important joué par les PPV soit officiellement reconnu. Ce faisant, leur précieuse contribution aux moyens de subsistance des producteurs, des villageois sans terre et des éleveurs pastoraux en zones rurales continuera d’être assurée.

Pour plus d’informations :

 

1 L’ensemble des 54 Pays membres de la Commission régionale de l’OIE pour l’Afrique, a été invité à participer à cette étude ; 45 pays ont rempli le questionnaire.