Visite d’un expert du SRAS mondialement connu à l’OIE

La Docteure Linda Saïf, Professeur émérite à l’Université d’État de l’Ohio, spécialiste de la santé animale et expert de référence de l’OIE dans le domaine des coronavirus s’est rendue au siège de l’OIE à Paris et a rencontré le Directeur Général et son équipe pour évoquer la situation actuelle de l’épidémie de SRAS.

L’OIE a sollicité l’avis de la Docteure Saif au regard du nouveau défi que doit affronter la communauté médicale à l’échelle mondiale, lié à l’émergence d’un coronavirus potentiellement mortel pour l’homme.

La Docteure Saif a déclaré que la communauté des vétérinaires avait une longue expérience des coronavirus qui provoquent des maladies graves chez les animaux domestiques et pouvait dès lors apporter sa contribution à la compréhension de l’épidémiologie de la maladie, à l’élaboration de modèles, aux études de pathogénicité et à la mise en œuvre de mécanismes de prévention et de contrôle du SRAS.

La communauté internationale des chercheurs en médecine vétérinaire a déjà étudié plusieurs coronavirus ayant des conséquences graves pour les animaux domestiques et élaboré des modèles animaux. La Docteure Saif a confirmé que les questions telles que la réinfection, l’excrétion virale, le passage de la barrière des espèces, ou encore la réaction au stress dû au transport avaient toutes été étudiées chez l’animal et que les résultats de cette recherche pouvaient aider à découvrir l’origine de l’épidémie actuelle, prévoir son déroulement et, à terme, conduire à l’éradication du SRAS.

Grâce à ses délégués présents dans les 164 Pays Membres et à son réseau mondial de 160 Centres collaborateurs et Laboratoires de référence, l’OIE a accès aux données de contrôle et de surveillance des coronavirus animaux, aux informations les plus récentes sur les techniques de diagnostic et aux essais de vaccins, et dispose des moyens humains nécessaires pour mener à bien des études portant sur la faune domestique ou sauvage.

La Docteure Saif a souligné l’importance des études de surveillance destinées à détecter des animaux domestiques ou sauvages susceptibles d’être des réservoirs. Elle a précisé qu’avant de pouvoir désigner des espèces animales comme réservoirs potentiels, il faudrait mener des recherches sur la présence du virus chez les animaux aussi bien dans les zones touchées par l’épidémie qu’ailleurs. À l’heure actuelle, les animaux chez lesquels la détection de virus similaires à celui du SRAS a donné un résultat positif peuvent tout autant avoir été la source de l’infection chez l’homme, que les victimes d’une infection d’origine humaine.

Certains coronavirus, comme les coronavirus bovins, peuvent avoir une affinité pour l’appareil respiratoire, tandis que d’autres possèdent un tropisme digestif, comme par exemple le Virus de la gastroentérite transmissible (GET) chez le porc. La caractérisation du virus du SRAS permettra aux chercheurs de déterminer à quel modèle animal il s’apparente le plus. Une fois cet élément précisé, il sera possible de prévoir son comportement et d’aboutir ainsi au contrôle de l’épidémie actuelle.

L’OIE a la ferme conviction qu’un dialogue constructif et une collaboration permanente entre les vétérinaires et le monde médical sont fondamentaux pour faire face au nouveau défi que représente le SRAS, en agissant ensemble pour déterminer son origine, prévoir son comportement pathogène et élaborer des stratégies de prévention et de contrôle.