Les banques de vaccins

Les banques de vaccins permettent de fournir des vaccins de haute qualité, produits conformément aux normes intergouvernementales de l’OMSA et livrés en temps voulu. Au 15 janvier 2023, deux banques de vaccins sont actives à l’OMSA et ciblent la rage et la peste des petits ruminants.

Vaccine Bank ©World Organisation for Animal Health

Le Fonds mondial de l’OMSA possède une expérience à l’échelle mondiale dans la gestion des banques de vaccins et la livraison de vaccins contre l’influenza aviaire (IA), la fièvre aphteuse, la rage (vaccination des chiens) et la peste des petits ruminants (PPR).

En fournissant aux pays en développement (à l’aéroport de destination) des vaccins de qualité, le pays bénéficiaire peut concentrer ses efforts et ses ressources sur la mise en œuvre des campagnes de vaccination, à savoir : mobilisation des ressources financières et techniques, telles que le personnel pour la vaccination, le transport et le stockage respectant la chaîne du froid,  le matériel pour les vaccinations et le suivi des campagnes de vaccination. Le pays bénéficiaire peut également recourir à des partenariats public/privé avec des partenaires chargés de la mise en œuvre, telles que des ONG par exemple.

L’utilisation du mécanisme de la banque de vaccins permet d’inciter les pays bénéficiaires à agir et créer des effets de levier lorsque ces pays décident de financer les programmes de contrôle des maladies animales et les mettent en œuvre de manière efficace. Les banques de vaccins permettent de réaliser des économies d’échelle et d’obtenir des synergies tout en contribuant à harmoniser et à coordonner les programmes de contrôle mondiaux et régionaux. De plus, elles permettent d’impliquer de nombreux partenaires sur les campagnes de vaccination, de nouer des partenariats public/privé et d’obtenir le cas échéant la participation d’organisations non-gouvernementales.

Au 15 janvier 2023, deux banques de vaccins sont actives à l’OMSA et ciblent la rage et la peste des petits ruminants.


Fonctionnement

Les banques de vaccins de l’OIE sont mises en place par le biais d’appels d’offres internationaux et d’un processus de sélection faisant appel à des comités indépendants composés d’experts internationaux (laboratoires de référence de l’OMSA) et de représentants des bailleurs de fonds.
Elles ne peuvent être activées que sur requête du pays demandeur, venant du Délégué auprès de l’OMSA qui sollicite officiellement la Directrice générale de l’OMSA.

Les banques d’antigènes/de vaccins régionales de l’OMSA peuvent inclure des vaccins formulés prêts à l’emploi qui peuvent être livrés rapidement en cas de besoin urgent. La production peut également être organisée à la demande avec possibilité de mécanismes de réapprovisionnement, afin de répondre aux besoins de différentes commandes aux quantités variables. Ce mécanisme permet une fourniture rapide de stocks urgents aux pays affectés, ainsi qu’une planification des livraisons à moindre coût, afin de vacciner les populations animales ciblées à risque et de cibler à terme l’éradication, dans la mesure du possible.



Jusqu’à présent, la création des banques de vaccins de l’OMSA ainsi que les vaccins livrés par la suite ont été financés par l’Allemagne (rage), l’Australie (fièvre aphteuse et rage), la Banque mondiale (PPR), le Canada (IA et rage), la Chine (fièvre aphteuse), la Corée du Sud (fièvre aphteuse), la France (rage et fièvre aphteuse), la Fondation Bill & Melinda Gates (PPR), le Japon (rage), la Nouvelle Zélande (fièvre aphteuse) et l’Union Européenne (IA, fièvre aphteuse et rage).

Les contrats de banque de vaccins OMSA comprennent généralement des clauses d’achat direct par les pays bénéficiaires ou par les organisations internationales et partenaires.

Ayant constaté l’efficacité du mécanisme de l’OMSA pour l’approvisionnement de vaccins antirabiques, l’OMS a décidé en 2014 de passer l’ensemble de ses commandes de vaccins antirabiques pour les chiens au travers de la Banque de vaccins antirabiques de l’OMSA. En date de janvier 2019, ceci a permis la livraison par l’OMSA de 15,3 millions de doses de vaccins antirabiques.

Financement

Vaccine Bank for Rabies estimated number purchased
Modalities for purchasing from the Vaccine Bank for rabies
Modalities for purchasing from the Vaccine Bank for PPR

Historique

En 2006, l’OMSA a créé une première banque de vaccins régionale de vaccins contre l’Influenza Aviaire en Afrique, sous l’égide du Programme panafricain de lutte contre les épizooties (PACE), financé par l’Union européenne. En 2007, l’OMSA a élargi cette banque de vaccins à une échelle mondiale (ouverture aux pays d’Asie), grâce à un financement du Canada.

Grâce à ces deux financements, 62 017 millions de doses de vaccins H5N2 ont été livrées aux pays suivants : Mauritanie, Sénégal, Égypte, Maurice, Ghana, Togo et Vietnam. C’est en Égypte et au Vietnam que la distribution a été la plus importante, avec respectivement environ 28 millions et 26,7 millions de doses (y compris des dons de vaccins du Royaume-Uni et du Canada). La banque de vaccins Influenza Aviaire est désormais fermée.

Le Programme de coopération régionale sur les maladies animales émergentes ou ré-émergentes hautement pathogènes (HPED), financé par l’Union européenne, qui avait débuté en 2010, a permis d’élargir ce concept de banque de vaccins à d’autres maladies en ajoutant la fièvre aphteuse et la rage (vaccination des chiens) dans des pays d’Asie. L’objectif initial était de pouvoir fournir rapidement (urgence) des vaccins  aux pays éligibles pour vacciner les populations animales à risque dans le cadre des stratégies de vaccination agréées. C’est ainsi qu’ont été créées la banque de vaccins OIE « fièvre aphteuse » en 2011 et la banque de vaccins « rage » en 2012.

Les vaccins contre la fièvre aphteuse sont principalement destinés à être utilisés pour des vaccinations stratégiques dans les zones tampons (vaccinations en anneau) et les points chauds autour des zones indemnes pour arrêter la propagation de la maladie mais aussi réduire des coûts associés à la perte du statut indemne de fièvre aphteuse. En plus de l’Union européenne, l’Australie, la Chine, la Nouvelle-Zélande et la Corée du Sud ont apporté une aide financière supplémentaire pour la livraison aux pays éligibles de vaccins contre la fièvre aphteuse. Ceci a été un bon exemple de l’approche multi-bailleurs étayant le concept des banques régionales de vaccins. La banque d’antigènes contre la fièvre aphteuse est désormais fermée.

rabies vaccine banks

En ce qui concerne la rage, la banque de vaccins soutient la livraison aux pays éligibles de vaccins antirabiques injectables pour chiens. L’élimination de la rage est une priorité pour la santé publique comme pour l’économie et il est essentiel de prévenir la propagation de cette maladie zoonotique pour réduire la mortalité humaine et les coûts socio-économiques du traitement des personnes contaminées. La vaccination antirabique des chiens est la seule solution pour rompre le cycle de transmission parmi les chiens et entre chiens et humains. Après l’Asie, la banque de vaccins antirabiques de l’OMSA a été étendue à des pays éligibles en Afrique, avec des soutiens financiers supplémentaires de la France, de l’Allemagne et de l’Union européenne.

OMSA rabies Vaccine Bank: Vaccinating dogs today to save human lives tomorrow

En 2013, une banque de vaccins PPR pour l’Afrique a été créée afin de fournir des vaccins PPR de haute qualité à des pays africains éligibles. Le soutien financier pour la banque de vaccins PPR pour l’Afrique a été assuré par la Fondation Bill & Melinda Gates. Cette banque de vaccins garantit non seulement la fourniture en temps voulu de vaccins de haute qualité répondant aux normes internationales, mais permet aussi de faciliter l’harmonisation des méthodes de lutte contre la PPR en Afrique. La Banque mondiale a également apporté son soutien à la banque de vaccins PPR pour l’Afrique par le biais du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) qui cible 6 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale.


Nombre de doses livrées (chiffres actualisés en avril 2023)

* Une livraison de 100 000 doses a été exceptionnellement réalisée en Haïti sur financement canadien.

** Une livraison de 500 000 doses a été exceptionnellement réalisée en Algérie sur financement de la Banque mondiale.